top of page

anne pesce, plasticienne

photo © Anne Pesce

Quand Anne Pesce peint, quand elle dessine, quand elle filme, quand elle regarde, dort, ne fait rien, quand elle va vite ou pas, à pied, en avion, à vélo… l’artiste se met à penser que les mouvements de son corps informent l’espace, lui donnent une dimension, une amplitude à l’échelle de l’énergie du déplacement. Einstein affirme qu’il existe une relation inséparable entre le temps et la vitesse du signal et Anne Pesce passe scrupuleusement son temps à traverser la planète pour l’exprimer. Elle étire et étale dans ses dessins, des amplitudes en correspondance avec chaque trajectoire. Toute ligne et masse colorée est une et à chaque fois, une forme particulière d’espace à date fixe.
Faire l’expérience spatiale des heures, des minutes et des secondes sera donc le thème de son projet. L’espace de la galerie de la Marine à Nice verra s’ouvrir les pages de carnets et d’agendas.

« De 1992 à 2016, j’ai écrit pour à chaque fois renouveler mes intentions. Les redites, les répétitions alourdissent la lecture mais j’y tiens, il était nécessaire de ne pas cesser la saturation.L'espace dans le temps. New-York, la promesse de la coïncidence.Peindre à New-York, terre de l'expressionnisme abstrait, …m’éprouver.C'est en voyageant, dans le temps d'une trajectoire dessinée dans le paysage que je suis peintre. En 1993 je passe un mois sur un navire des TAAF le «Marion-Dufresne» dans l'océan indien entre les Territoires des Terres Australes et Antarctiques Françaises (rotation OP 93/4). Puis je vais au Groenland en voilier, m'installe un an en Islande (Grâce à une bourse de l'état Français, et des résidences d'artiste dans l'Est, l'Ouest et le Sud de l'Islande). Aussi, après un long travail sur les formes des grands espaces me voilà maintenant à la recherche de celles urbaines.Les premières villes, sont Oslo et Helsinki blanchies par l’hiver, le blanc neutralise et réinitialise l’espace, je reste proche de la vastitude des reliefs naturels toujours connus sous la neige. Mais le voyage au Japon en 2010 pendant l’été chaud et humide est déterminant, les premiers indices des formes d’un paysage urbain se dessinaient au fil des marches dans Tokyo.En 2011, 2013, 2014 et 2015 je parcours New-York, je sais désormais que le temps de la marche à pied dessine une ligne fluide qui ne me laisse que les permanences de formes promptes à construire des peintures. Mes heures de voyage filent vers un point : le centre de la cible. L'élan a été donné, ma trajectoire va au milieu du paysage, idéale elle est pourtant affectée par le relief, pulvérisée en petits segments, sa belle continuité est immédiatement recomposée, pénétrant l’air par glissement continu, elle s’étale en forme d’espace qui se dit en heures, minutes et secondes.…Pour faire de la peinture.La question est :« Ces formes ont-elles une permanence suffisante telle qu’à travers la répétition du geste et de la touche elles paraissent des masses colorées dont l’amplitude, vide d’objets à illustrer, se comble de l’espace étendu dans le temps, pour devenir alors une surface verticale ?»…Faire l’expérience du tableau. »

« From 1992 to 2016, I have continued to write in order to renew my intentions on each occasion. Reiterations and repetitions make for heavy reading, but I am very attached to it : it has been essential to avoid saturation.
Space within time. New-York, the promise of coincidence. Painting in New York, land of abstract expressionnism, …Putting myself to the test.
It is while travelling, for the duration of a trajectory sketched out in the landscape, that I am a painter. In 1993, I spent one month on a TAAF ship, the "Marion-Dufresne", in the Indian Ocean, between the Territories of the French Southern and Antarctic Lands (OP rotation 93/4). Then I went to Greenland on a sailboat, spent a year in Iceland (thanks to a grant from the French government, and artists' residences in the east, west and south of Iceland). So, after extensive work on the shapes of large open spaces, here I am now, in search of urban spaces.
The first cities were Oslo and Helsinki in the whiteness of winter: white neutralizes and redefines space, and I remain close to the vastness of natural reliefs, always seen with a blanket of snow. My trip to Japan in 2010 in a hot and humid summer was, however, decisive, with the first indications of the forms of an urban landcape being sketched out on walks in Tokyo.
In 2011, 2013, 2014 and 2015, I roamed all over New York. I now know that the time it takes to walk draws a flowing line that only leaves me with continuities of forms suitable for the construction of paintings. My many hours of travelling converge on a single point: the centre of the target. Momentum has been provided, my trajectory heads towards the middle of the landscape; ideally, it is, however, affected by the relief, pulverizd into small segments; its fine continuity immediately recomposed, penetrating the air through constant slipping and sliding, it spreads out in the guise of a space translated into hours, minutes and seconds.
… In order to paint.

The question is:
" Do these forms have sufficient continuity so that, through repeated gestures and touch, they then look like coloured masses whose amplitude, devoid of objects to be illustrated, is filled with space extended into time, thus becoming a vertical surface?"…
…Carry out an experiment with the painting. »
bottom of page